En juillet 1870, Mgr Georges Darboy, archevêque de Paris, quitte hâtivement Rome et une aula conciliaire surchauffée en raison de la canicule et des tensions entre partisans et opposants du dogme de l’infaillibilité pontificale. Il ne peut deviner qu’il ne lui reste pas un an à vivre, ni qu’il périra victime des haines révolutionnaires contre l’Église, ni même que le Vatican lui contestera la palme du martyre.
Mgr Darboy faisait partie de l’opposition aux volontés de Pie IX sur le nouveau dogme et a quitté Rome pour éviter d’avoir à voter non. Bien qu’il se soit incliné devant la décision du concile de Vatican I une fois le vote acquis, ses opposants ne l’ont pas oublié. Cette résistance sera même l’une des raisons de la remarquable lenteur de sa procédure de béatification.
En mai 1871, le gouvernement Thiers finit d’écraser la Commune et les prêtres suppliciés au terme de « la semaine sanglante » sont considérés d’authentiques martyrs. La décision d’instruire la procédure de béatification est vite prise et elle est officiellement ouverte en 1897.
Le mauvais vouloir romain est le premier obstacle à la procédure. Pie IX tenait Mgr Darboy pour l’un de ses pires opposants, ce qui a posé problème quant à sa béatification. La décision de rouvrir le dossier en 1988 a été prise par les religieux de saint Vincent de Paul et les pères Tuffier, Tardieu, Rouchouze et Radigue ont vu leur béatification aboutir.
L’archidiocèse de Paris ou d’autres acteurs pourraient décider de reprendre les dossiers, ce serait justice et n’insulterait en rien la mémoire des Fédérés victimes de la répression versaillaise qui méritent également une reconnaissance.