Sainte-Soline, une leçon de force et de sagesse
La commune de Sainte-Soline, située dans les Deux-Sèvres, est connue pour être le lieu d’affrontements violents entre les opposants aux mégabassines. Mais Sainte-Soline, c’est avant tout le nom d’une martyre du Ier siècle dont l’histoire est un exemple de force et de sagesse, particulièrement indiqué dans les temps difficiles que nous traversons. La philosophe Jeanne Larghero a retrouvé son histoire, dont la chronique nous donne une leçon précieuse.
Une jeune femme au destin hors du commun
Les Petits Bollandistes, une collection de quinze volumes consacrés à la vie des saints, nous apprennent que Sainte-Soline est née vers l’année 80 après J.-C. de parents nobles et riches, qui étaient adeptes des croyances polythéistes en vogue à l’époque. Cependant, la parole des missionnaires chrétiens touche le cœur de la jeune femme qui décide de se faire baptiser par le futur saint Martial. Elle consacre alors sa vie au Christ, faisant vœu de virginité, ce qui surprend sa famille et les nombreux prétendants qu’elle attire, tandis que sa beauté remarquable et son rang social ne laissent personne indifférent.
Malheureusement, les mauvais traitements qu’elle subit de la part de sa famille et des prétendants l’incitent à fuir. Elle parcourt les terres d’Indre-et-Loire et songe à se rendre à Chartres, où elle espère trouver refuge. La ville est alors le lieu de culte d’anciens druides qui se sont convertis et qui protègent une statue de la Vierge Marie, symbole du culte naissant de Notre-Dame. Cependant, cette période est également marquée par des persécutions des chrétiens, menées par le préfet romain Quirinus, qui est le bras armé de l’empereur Domitien.
La force de la foi
Le préfet Quirinus découvre la présence de Sainte-Soline et la convoque devant ses tribunaux. Malgré les belles promesses qu’il lui fait, elle refuse de renier sa foi. Elle raconte ainsi : « Soline y refusa avec courage toute transaction entre sa foi et les séductions des plus magnifiques promesses. Le martyre fut la récompense de son héroïsme. »
Cette leçon de force et de sagesse de Sainte-Soline est pertinente pour nous aujourd’hui. Au milieu des débats féroces sur l’eau, les personnes ont besoin de vivre en paix, sur les terres et avec le travail des hommes. Les opinions divergent sur la façon d’y arriver, mais des vies humaines sont en jeu. Il est important de guérir les blessures, de consoler les familles endeuillées et de désamorcer la violence. Si la procession peut nous aider, comme elle a aidé les cultivateurs de Perpignan à retrouver l’eau dans leurs terres, n’hésitons pas. Rendons-nous à l’église Saint-Pierre de Chartres où nous pourrons déposer nos sacs d’inquiétudes pour notre terre, d’espoirs déçus et de combats usants, au pied du vitrail où Sainte-Soline tient une palme à la main. Nous pourrons également découvrir la vie d’autres martyrs chrétiens, comme Saint Gauderic, grand défenseur des droits des paysans, qui a fait surgir une fontaine du sol. Il est fêté le 16 octobre, la veille de la fête de Sainte-Soline, le 17 octobre.