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Don Michele Rua : le double de Don Bosco

    Don Michele Rua était le premier successeur de Don Bosco, lui-même « ancien » de son patronage. C’est lui qui fut le véritable artisan de l’extraordinaire extension des salésiens. Il a été béatifié en 1972 et est fêté le 6 avril, jour anniversaire de son retour à Dieu, en 1910.

    Don Rua était habitué, de la part de don Bosco, à ce genre d’injonctions : « Je n’ai pas le temps! Tu n’as qu’à t’en occuper! ». Il savait que son vieux maître et ami était débordé par tout ce qu’il devait faire, et c’est bien volontiers, d’ordinaire, qu’il s’empressait de le débarrasser d’un maximum de tâches, quitte à s’épuiser lui aussi au travail. Cependant, cette fois, la besogne dont son supérieur voulait se décharger semblait tout de même dépasser largement ses capacités! On lui demandait rien moins que de faire un miracle, au sens le plus littéral du terme!

    Il y a très longtemps que la réputation de thaumaturge de don Bosco est établie. Comme tous les saints doués de ce charisme, il n’en est pas enchanté car cela lui donne une célébrité qu’il juge déplacée et qui nuit à son humilité. À l’usage, il s’est cependant rendu compte de l’intérêt de ce don: s’il guérit gratuitement les pauvres, don Bosco monnaye ses guérisons auprès des riches et des puissants. La femme qui se tient devant les deux prêtres au Valdocco, maison mère de la jeune congrégation salésienne, n’a manifestement pas les moyens de donner un sou en échange de la guérison qu’elle réclame, celle de son bébé très malade. Don Bosco délègue ses pouvoirs à son indispensable adjoint. Don Rua regarde interloqué. Mais il s’exécute et guérit l’enfant.

    Dieu sait que beaucoup se sont donné du mal pour séparer le petit Rua de ce protecteur qui a l’art de s’attirer des ennemis! Né à Turin le 9 juin 1837, Michele était le fils d’un contremaître de la manufacture royale d’armement. À Turin, on s’offusque beaucoup des initiatives d’un jeune prêtre, Giovanni Bosco, capable de se mettre pareillement à dos la bonne société catholique et les ennemis de l’Église. Son crime? S’occuper de gamins des rues, orphelins, mineurs délinquants que chacun s’entendait à juger irrécupérables. Pas de roses sans épines.

    C’est dans son patronage, nommé l’Oratoire en souvenir de saint Philipe Néri, que la signora Rua a inscrit son benjamin. Au premier regard, Giovanni a su que Dieu lui envoyait cet enfant pour l’aider à affermir son œuvre à venir, et Michele a su de son côté qu’il avait retrouvé un père. Le rude caractère de Michele conduit à lui retirer certaines fonctions, entre autres celle de préfet de discipline, car il est trop dur avec les jeunes.

    Pendant vingt ans encore, il restera à l’école de Giovanni qui lui succèdera en 1888. Les épines promises seront au rendez-vous du nouveau supérieur général, car catastrophes et malheurs vont s’acharner sur l’œuvre. Accablé, Michele demande à ses proches de ne plus lui annoncer les mauvaises nouvelles le soir car il n’en dort plus de la. Mais il aura tenu ses promesses.